Manque d’autonomie du gérant

On peut parler de manque d’autonomie d’un entrepreneur dès lors que sa liberté de décision n’est pas totale en raison de l’influence inconsciente de ses profils Parent et Enfant (voir les différents profils du gérant).

Influence du parent

Le mode Adulte du gérant est perturbé par l’influence de son mode Parent. Le plus souvent, l’entrepreneur reproduit alors dans son mode de gestion les comportements que ses parents pouvaient avoir avec lui durant son enfance. Mais dans le monde du travail, le gérant peut également reproduire les signes d’autorité qu’avait avec lui son premier supérieur hiérarchique, ou tout autre manager qui a pu avoir sur lui une forte influence.

L’entrepreneur se distingue alors par un comportement autoritaire ou paternaliste (voir l’article suivant sur les évolutions à travailler). Il croit en un certain nombre de principes simples, qu’il répète à l’envi, et sur lesquels repose tout son mode de gestion : Travailler plus pour gagner plus, Un client de perdu dix de retrouvés, La publicité c’est bon pour ceux qui vendent du vide, Les réunions c’est comme le café il ne faut pas en abuser...

Attention, aucun comportement n’est mauvais en soi. Ce mode de gestion paternaliste, que l’on retrouve le plus souvent dans les entreprises familiales (et ce n’est pas un hasard...) est loin d’être totalement critiquable. Notre propos est simplement de souligner qu’il s’agit moins souvent d’un choix de gestion que d’une influence inconscience du pôle Parent sur le gérant de cette entreprise.

Aussi, un tel entrepreneur risque d’effacer ses capacités de raisonnement par ses préjugés. De plus, il ne fera certainement pas assez attention aux avis de ses collaborateurs dès lors que ces derniers s’opposeront à son système de valeur. Avoir une personnalité forte est une chose, être têtu et sourd en est une autre.

Influence de l’enfant

Chez un chef d’entreprise, l’Enfant Soumis n’a normalement pas sa place. Aussi, c’est plutôt l’Enfant Libre qui peut créer son entreprise et parfaitement réussir d’ailleurs (voir la différence entre Libre et Soumis dans l’article suivant).

L’enfant libre est celui qui, en l’absence d’adultes, s’exprime entièrement, avec spontanéité et enthousiasme. L’entrepreneur enfant est volubile, travailler avec lui est fatiguant le plus souvent, mais tellement enrichissant ! Dans certaines professions, cette énergie débordante est une nécessité, on pense notamment aux créatifs.

Mais attention aux sautes d’humeur : l’entrepreneur enfant risque d’apparaître déprimé au travail à la moindre contrariété, même si cela lui passera vite. Une colère subite n’est pas non plus à exclure, mais sans ternir pour longtemps une relation de travail. Par ailleurs, il cherchera à se libérer de toutes les tâches fastidieuses, auxquelles il faudrait pourtant se contraindre. Une désorganisation perpétuelle est à craindre, en l’absence de partenaires solides dans l’entreprise.

Double influence de l’adulte

Il s’agit maintenant d’imaginer le cas d’un adulte qui subit des influences de ses pôles Parent et Enfant.

L’Adulte est finalement dans ce cas très fortement influencé par son passé. Or c’est justement dans ce cadre qu’il refuse toute influence dans le présent :
– son système de valeur est déjà ancré en lui, il refuse qu’on le contredise,
– ses illusions d’enfant se confondent avec la réalité, il est aveugle au présent.

Un tel chef d’entreprise est un fonceur. Rien ne l’arrête. Cela peut produire des réussites rapides, mais aussi entraîner de lourds échecs.

Ce portrait très noir a pour but d’inciter chacun à chercher en lui ce qui pourrait traduire telle ou telle influence, avec pour seul objectif d’inciter à progresser pour atteindre une véritable autonomie d’Adulte. C’est l’objet de notre prochain article : détecter ses points faibles et chercher ses points forts.