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Exemple étude de marché


Ce modèle d’étude de marché a pour but de donner un exemple d’utilisation du plan proposé précédemment, et d’expliciter le type d’informations à insérer dans cette étude.

Cette étude de marché illustre notre plan d’étude de marché. Cet exemple d’étude de marché n’est pas parfait évidemment, en particulier il faut noter l’absence de données chiffrées qui auraient pu être obtenues par un questionnaire d’étude de marché.

Étude de marché : La céramique contemporaine

Projet d’entreprise : galerie de céramiques virtuelle et à domicile
Cette étude du marché de la céramique contemporaine, marché particulièrement confidentiel, s’appuie essentiellement sur des connaissances personnelles acquises :
 auprès des offreurs : céramistes d’une part et intermédiaires d’autre part (galeries, organisateurs de marchés),
 en tant que demandeur, étant collectionneur et proche d’autres amateurs de céramique,
 dans des revues spécialisées (revue de la céramique et du verre, revue des ateliers d’art de France)

1) Définition du marché

1.1. Marché de la céramique française contemporaine

1.1.1. Marché étroit, en stagnation

Le marché de la céramique contemporaine se caractérise par sa dimension particulièrement restreinte. En effet, si la poterie et son apprentissage a su se développer cette dernière décennie, la céramique contemporaine a toujours autant de difficultés à s’imposer véritablement comme un art et à attirer les collectionneurs d’art contemporain.
De ce fait, l’offre de céramiques contemporaines se limite à :
1) moins d’une vingtaine de galeries spécialisées en France,
2) des galeries d’art contemporain qui présentent également quelques céramistes,
3) des marchés de céramistes,
4) des espaces, publics ou associatifs, ouverts le temps d’une exposition.

1.1.2. Fermeture de galeries de céramiques contemporaines

De nombreuses galeries ont fermé ces dernières années :
 Galerie Ortillés-Fourcat, à Paris, il y a cinq ans environ,
 Galerie Sauvaire, pour des raisons personnelles, il y a cinq ans environ, galerie qui exposait notamment Daniel de Montmollin depuis de très nombreuses années,
 Galerie DM Sarver, à Paris, en 2005, galerie historique de la céramique contemporaine qui poursuit une activité à La Baule,
 Galerie Scrimini, à Paris, qui s’est recentrée sur la vente de verre, des oeuvres céramique n’étant plus présentées que très rarement.
 Carlin Gallery, à Paris, en 2007 pour des raisons personnelles,
 Galerie Embargo, en 2008 après 3 années d’existence,
 Domi Facto, en 2008, après 3 années d’existence, (espace de vente de mobilier, luminaires et céramiques contemporaines utilitaires ou de jeunes céramistes)
 Fermeture en 2009 de la Galerie Pierre à Paris en raison du non renouvellement de son bail commercial, galerie présentant les céramistes les plus recherchés.
 Galerie Fusion, à Toulouse.
 Galerie Adama, à Bordeaux.

La fermeture de ces galeries n’a pas été compensée par l’ouverture de nouvelles galeries spécialisées et a donc soit limité la visibilité de certains artistes, soit donné l’opportunité à certaines galeries d’art contemporain d’accueillir en exclusivité quelques céramistes.

1.1.3. Promotion de la céramique contemporaine

Il faut constater que la culture de la céramique en France est peu développée, et ce malgré quelques efforts d’établissements publics qui soutiennent la céramique contemporaine :
 Le Musée de Sèvres, dont une exposition de 2005 mettait en avant sa collection de céramiques de 1955 à 2005. Cependant, la présentation « maison » de cette collection et le choix d’acquisitions de nombreuses pièces de quelques céramistes majeurs (Robert Deblander) plutôt que de jeunes artistes ne donnaient pas une image résolument moderne de la céramique contemporaine.
 Les Arts Décoratifs, qui ont notamment bénéficié de legs importants (collection Fina Gomez en particulier), ne présentent en permanence qu’une trentaine de pièces.
 Centre National des Arts Plastiques, qui disposent de nombreuses céramiques de designer mais également d’une cinquantaine de pièces uniques de céramistes.
 Le Musée Bernard-Palissy, qui ne dispose cependant que d’un étroit espace d’exposition dans le Lot.
 Les FRAC (fonds régional d’art contemporain) ont acquis des céramiques dès leur création en 1983 mais se sont désintéressés ensuite de ce art. Seul le FRAC de Haute-Normandie dispose d’une collection conséquente (56 pièces de 36 céramistes en 2004) exposée dans le musée de Ger (Musée Régional de la Poterie).

D’une façon générale, ces établissements publics ne disposent pas d’espace d’exposition permanent mettant en valeur la céramique contemporaine, et ce malgré les dons de nombreux collectionneurs. On peut à ce propos citer le cas de Monsieur Charles-Adrien Bueno qui souhaite léguer, en vain et depuis 10 ans, sa collection de 1200 œuvres à une collectivité territoriale qui pourrait en assurer l’exposition permanente.

Seuls les ateliers d’art de France disposent des moyens nécessaires à l’exposition permanente de céramiques, en particulier dans son local situé en face du Musée Picasso.

1.2. Prix des céramiques contemporaines

1.2.1. Prix pratiqués par les différents acteurs

Les prix de la céramique contemporaine française demeurent inférieurs aux prix pratiqués dans d’autres pays d’Europe (Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Suède, Finlande, Belgique...). Les prix de chaque céramiste dépendent de sa cote, fixé par lui-même ou les galeristes qui l’exposent. On peut distinguer les céramistes :
a) pour lesquels un galeriste possède une exclusivité : c’est un cas extrêmement rare. Il s’agit de galeries de design qui s’ouvrent à la céramique et suivent un céramiste, trois ou quatre au maximum.
b) exposées en galerie, et qui définissent avec les galeristes les prix de vente à pratiquer. D’une exposition à l’autre, ces prix peuvent augmenter en fonction du succès des expositions précédentes (environ 2 ans entre chacune, le céramiste pouvant exposer dans d’autres galeries ou participer à des marchés). Pour les céramistes les plus reconnus, le premier prix pour une pièce est d’environ 2.000 euros, moins de 1.000 euros pour les autres céramistes.
c) qui n’exposent pas régulièrement en galeries. Dans ce cas, le prix d’une pièce majeure est d’environ 1.000 euros, d’une pièce moyenne de 700 euros.

1.2.2. Conditions de vie des céramistes

Peu de céramistes se consacrent uniquement à leur art. En France, ils ne sont pas une centaine. Les collectionneurs qui suivent leur travail les connaissent personnellement et achètent leurs céramiques dans des galeries ou directement dans leur atelier.
Pour les autres céramistes, il faut compter sur quatre ou cinq expositions collectives par an, soit la vente d’une dizaine de pièces importantes. Le plus souvent, l’essentiel de leurs revenus est assuré par les cours et stages qu’ils organisent, ou une production de poteries utilitaires ou décoratives vendue dans leur atelier et sur les marchés de potiers. Les marchés de céramique sont donc une source de revenus indispensables, mais leur public recherche plutôt des pièces intermédiaires ou des petites pièces.
Plus largement, une étude des Ateliers d’Art de France (source : http://www.ateliersdart.com/pdf/Synthese_Observatoire_AAF.pdf) indique que 64% de leurs adhérents estiment les revenus de leur activité très insuffisants. Pour expliquer leurs difficultés à vendre, 27% des adhérents soulignent la raréfaction des points de vente et 84% d’entre eux considèreraient comme prioritaire une aide à la commercialisation.

1.2.3. Difficulté à faire évoluer la cote d’un céramiste pour une galerie

Les galeries spécialisées n’ont pas l’exclusivité d’un céramiste. Défendre une cote sur le marché national et international demanderait donc que toutes les galeries agissent dans le même sens.
D’autre part, cette augmentation des prix devrait concerner plusieurs céramistes pour qu’il n’existe pas de distorsions entre les prix proposés entre céramistes. Or les céramistes ne peuvent se permettre de risquer de différer des ventes potentielles le temps que les collectionneurs suivent l’augmentation de leurs prix.
Au contraire, les céramistes n’hésitent souvent pas à pratiquer des prix ateliers inférieurs aux prix des galeries, ou à participer à des marchés de céramique qui nuisent à la mise en valeur de leurs pièces et à l’effort de promotion réalisé par les galeries.

Le rôle des galeries les moins influentes se trouvent donc limité à la distribution de céramiques dans un secteur géographique donné et à une certaine sélection des pièces les plus intéressantes de l’artiste. Une plus grande collaboration sur le long terme existe parfois, mais elle est souvent non contractuelle (la galerie Pierre a été l’une des premières galeries à imposer des contrats aux céramistes exposés).
Seules les galeries d’art contemporain qui ont obtenu une exclusivité de quelques céramistes (généralement jeunes, tels que Emmanuel Boos, Grégoire Scalabre, Luisa Maisel...) en contrepartie de leur apport d’une clientèle de collectionneurs à la fois plus aisés et ayant un regard nouveau sur la céramique (sans référence aux prix du marché le plus souvent, mais aux prix pratiqués pour le mobilier, le design...) ont pu déconnecter les prix des céramiques des prix habituels. Par exemple, Pierre Staudenmeyer achetait des céramiques de Kristin Mac Kirdy à la galerie Pierre pour les revendre le double dans sa propre galerie, démarche qui nécessite cependant des moyens financiers pour constituer cette collection de la galerie.

1.3. La céramique des années 1950

1.3.1. Marché de la céramique des années 1950

La céramique des années 1950, caractérisée par un « retour à la terre » de jeunes artistes le plus souvent et dont Picasso a été l’un des précurseurs, a été mise en avant par des galeristes à la fin des années 90.
Deux livres ont participé à la diffusion de ces céramiques auprès d’un public relativement large :
 En 1995 : « L’âge d’or de Vallauris », d’Anne Lajoix, expert près la cour d’appel de Paris et intervenant régulièrement aux côtés de commissaires priseurs.
 En 2001 : « La céramique française des années 1950 », de Pierre Staudenmeyer, fondateur de la galerie Néotu puis de la galerie Mouvements Modernes à Paris.

Aujourd’hui, l’offre de céramiques des années 1950 est assurée par :
 des galeries, spécialisées parfois (stand aux Puces de Paris par exemple), mais le plus souvent mêlant mobilier, peintures, céramiques...
des vendeurs professionnels ou non intervenant sur ebay (plus de 500 céramiques des années 1950 mises en vente chaque semaine).
 des ventes aux enchères spécialisées à Paris (une dizaine par an), à Joigny (deux fois par an) et dans un très grand nombre de ventes aux enchères de mobiliers organisées dans toute la France.
 des sites internet permettant principalement à des marchands ou des galeries d’établir des contacts et de se présenter.

1.3.2. Impact du marché de la céramique des années 1950 sur le marché de la céramique contemporaine

Le renouveau de la céramique des années 1950 commence à dynamiser le marché de la céramique contemporaine :
 des céramistes des années 1950 ont poursuivi leur activité bien après ou exposent encore aujourd’hui (Robert Deblander, Roger Capron, Elisabeth Joulia, Claire Debril, Yves Mohy, Roger Collet, Juliette Derel...)
quelques céramiques contemporaines sont présentées en fin de ventes aux enchères consacrées aux années 1950,
 des ventes aux enchères sont depuis peu intégralement consacrées à la céramique contemporaine (deux ou trois par an à Drouot),
 le nombre de collectionneurs de céramiques a augmenté, mais la frontière subsiste entre les céramiques artisanales des années 1950 dont la valeur dépend des décors et du prestige de la signature et la céramique contemporaine souvent plus proche de la sculpture,
 les prix des céramiques des années 1950 rejoignent peu à peu ceux des céramiques contemporaines, laissant entrevoir des connexions plus faciles entre ces deux marchés.

1.4. La céramique de designers

1.4.1. Céramique et design

Les designers du mouvement Memphis se sont intéressés notamment à la céramique au début des années 1980. En réalité, Ettore Sottsass, le chef de file de ce mouvement, avait même pratiqué mais surtout dessiné des céramiques dès les années 1960. Les pièces créées par ces artistes étaient ensuite éditées par des ateliers de céramique en séries numérotées ou non. Certains modèles restent actuellement édités par des éditeurs italiens, les deux plus connus étant Bittossi et Memphis.

De même, la fabrique française Virebent, pour dynamiser sa production, fait appel depuis les années 1960 à des artistes (René Bertoux, Yves Mohy, Pierre Lèbe, François Gueneau) pour créer de nouveaux modèles. Aujourd’hui, la fabrique, reprise par le designer Vincent Collin, réédite ces modèles et y ajoute des création de Vincent Collin et Olivier Gagnère.

Dans ce même esprit, de nombreuses galeries éditent des séries limitées de céramiques dessinées par des designers. On peut citer les grandes galeries et éditeurs italiens : Zanotta, Montina, Post Design, Venini, Design Gallery. Un éditeur dont le site internet est très actif est également apparu en Italie il y a 3 ans, Superego, qui travaille notamment avec des artistes du mouvement Memphis et cherche des points de distribution en France.

A Vallauris, un designer est invité dans un atelier de la ville chaque année pour créer un ensemble de pièces qui font l’objet ensuite d’éditions, d’expositions et de vente dans les galeries de design qui travaillent avec ces designers.

1.4.2. Distribution des céramiques de designers

Le catalogue des éditeurs de ces céramiques de designers indique un prix pour les distributeurs et un prix de vente pour les particuliers. Lorsque l’on contacte l’un de ces éditeurs de céramiques, il vous renvoie vers un distributeur, et les prix de vente sont identiques entre les divers distributeurs.

Ces distributeurs sont des galeries d’art contemporain, de mobilier, de design (la Galerie Italienne à Paris par exemple) et ces céramiques figurent sur leur site internet. On trouve également certaines de ces céramiques sur ebay, vendues depuis l’Italie.

1.4.3. Prix des céramiques de designers et lien avec la céramique contemporaine

Les céramiques produites en nombre non limitées par des éditeurs de céramiques ont des prix à peu près comparables aux pièces uniques de céramistes, voire un peu inférieurs.
En revanche, les séries limitées dessinées par des designers reconnus ont des prix égaux ou supérieurs aux pièces uniques des plus grands céramistes (au minimum 2.500 euros).

Distribuées par des galeries, ces céramiques sont davantage recherchées par des amateurs de design pour compléter une collection de mobilier que par des collectionneurs de céramiques contemporaines. En revanche, la modernité de ces créations et leur prix sont à rapprocher des créations de certains céramistes dont le travail est assimilable à celui d’un designer, céramistes qui, pour certains, sont justement déjà exposées par des galeries d’art contemporain (Grégoire Scalabre, Kristin Mac Kirdy...).

2) La demande

2.1. Nombre de collectionneurs de céramiques en France

La Revue de la Céramique et du Verre édite à 7500 exemplaires son bimensuel consacré à la céramique contemporaine. Le nombre de collectionneurs en France est largement inférieur à ce nombre d’exemplaires, étant donné qu’un public beaucoup plus large que celui des collectionneurs est visé (céramistes eux-mêmes, amateurs de verre...).

Si l’on compte 25 pièces environ par exposition, à raison d’une exposition par mois, une galerie présente moins de 300 céramiques par an. Il arrive que toutes les pièces d’un céramiste soient vendues, mais généralement c’est moins de la moitié des œuvres présentées qui trouvent preneur. Au total, une galerie de céramiques vend, dans le meilleur des cas, un peu moins de 150 pièces par an. Or, si l’on tient compte, d’une part, du rythme des expositions (un céramiste présenté tous les deux ans) et, d’autre part, de l’achat de plusieurs pièces par an par la majorité des collectionneurs, la clientèle d’une galerie est constituée de 200 collectionneurs au maximum.

Le nombre de collectionneurs de céramiques a augmenté grâce à l’offre de céramiques des années 1950, mais peu de nouveaux collectionneurs de céramique contemporaine sont apparus. En particulier, les galeries et céramistes confirment que, lorsqu’une pièce contemporaine est acquise lors d’une vente aux enchères, l’acheteur ne connaît généralement pas l’artiste, la galerie qui le présente habituellement et ne cherche pas par la suite à entrer en contact avec l’un et l’autre.

2.2. Profil d’un collectionneur de céramiques contemporaines

Étant donné leur nombre restreint, il n’existe pas de profil type du collectionneur de céramique contemporaine. Cependant, il est possible d’avancer certaines de ses caractéristiques :
 Il n’a pas forcément des moyens financiers importants. Les prix pratiqués permettent effectivement à tout un chacun d’acquérir une pièce d’un céramiste français reconnu. De ce fait, des collections peuvent naître d’un achat exceptionnel, les acquisitions suivantes se faisant au détriment d’autres postes de dépenses.
 Une collection de céramiques contemporaines a pour but de refléter la sensibilité du collectionneur et d’aboutir à une certaine unité. Pour cette raison, une collection se limite souvent à une technique particulière (le grès et la cuisson au bois, le raku, le céladon...) ou regroupe des pièces qui participent à une recherche commune (la recherche d’émaux, la sculpture, le design...).
 Le collectionneur a pour objectif de soutenir un artiste qu’il apprécie, financièrement tout d’abord, mais aussi en choisissant les pièces qui reflètent le plus parfaitement l’évolution de son travail, soulignant ainsi les directions qu’il souhaiterait que l’artiste poursuive. Pour cette raison, un collectionneur ne s’intéresse qu’à un nombre limité de céramistes, un seul à l’extrême. Aussi, le collectionneur connaît personnellement les artistes qu’il soutient, leur atelier, et peut leur acheter des pièces directement.
 Étant donné qu’une collection doit être le reflet des choix du collectionneur, ce dernier ne recherche pas les conseils d’un galeriste. En revanche, une galerie doit pouvoir lui faire découvrir de nouveaux céramistes, mais au risque pour elle de l’insuccès de son exposition et en pratiquant des prix inférieurs à ceux d’artistes déjà reconnus.
 Un collectionneur peut effectuer des déplacements importants pour voir des céramiques. La Galerie de l’Ancienne Poste, situé à 160 kilomètres de Paris, attire à chaque vernissage des collectionneurs parisiens. De même, les biennales de Troyes et Vallauris sont un rendez-vous incontournable pour de nombreux collectionneurs.
 En raison de sa connaissance du travail d’un céramiste collectionné, un acheteur peut choisir une pièce sur photos. C’est ce qui explique la vente de pièces avant même le début de certaines expositions à des collectionneurs qui ne pouvaient être présents au vernissage (collectionneurs étrangers notamment) ou qui souhaitaient absolument pouvoir effectuer leur choix en priorité sur tout autre acheteur.

3) L’offre

3.1. Les différents offreurs

3.1.1. Les galeries de céramiques

Les galeries suivantes présentent exclusivement des céramiques contemporaines, mais d’autres galeries exposent alternativement ou simultanément des peintres ou des verriers par exemple et des céramistes (Scremini, Médiart, La maison de Brian, Galerie Voghera...).
Ces galeries communiquent par le biais de revues spécialisées (La Revue de la Céramique et du Verre) et des magasines de décoration qui consacrent ponctuellement un article à un céramiste. Étant donné que les collectionneurs recherchent les lieux d’exposition, le bouche à oreille est la méthode de communication sur laquelle se reposent les nouvelles galeries. Il faut compter cinq années avant qu’une galerie de céramique couvre ses frais.

Nom Galerie Localisation Type exposition
Galerie Pierre Paris Exposition individuel, l’une des rares galeries a se permettre cette pratique
Capazza Nançay Grand espace d’exposition, des salles sont consacrées à la peinture, la céramique, sculpture, photo
Genevieve Godar Lille Un céramiste associé à un peintre
HD Nick Gard Expositions collectives
Ancienne Poste Toucy 2 céramistes et membres de l’association
Anagama St Germain Expositions collectives
Fusion Toulouse Expositions collectives
Adama Bordeaux Expositions collectives et collection permanente
Galerie 21 Paris Exposition individuel de céramistes contemporains, vente de céramiques 1950.
Hélène Porée Paris Bijoux et expositions d’un ou plusieurs céramistes, une dizaine de pièces environ, à l’étage de la galerie.
Le lavoir Clamart Expositions collectives et thématiques le plus souvent (le bol...)
Arts de la céramique Var Expositions collectives
Terra Viva St Quentin Expositions collectives artistes de St-Quentin-la-Poterie
Nadia B Dieulefit Exposition individuelle
Tristan Patrick Caen Individuel

3.1.2. Galeries parisiennes d’art contemporain présentant des céramiques contemporaines

Ces galeries sont connus pour leur activité principale et amènent leur clientèle à s’intéresser à la céramique contemporaine. La céramique constitue pour elles une activité complémentaire. Aussi, elles ajoutent à leurs stands dans les salons spécialisés quelques pièces. En particulier, la galerie Mouvements Modernes a déjà présenté Kristin Mac Kirdy et Luisa Maisel à la FIAC. Leur site internet met également en avant le travail des céramistes dont ils ont l’exclusivité.

A Paris, les principales galeries concernées sont :

Nom Galerie Céramistes présentés
Jousse Spécialiste du mobilier 1950, exposition d’Emmanuel Boos en exclusivité depuis 7 ans environ ; Kristin Mac Kirdy en 2010.
Arcanes Galerie de mobilier présentant en exclusivité Jean Girel et Valérie Hermans depuis plusieurs années.
Mouvements Modernes Céramiques 1950 et céramiques contemporaines de la collection de la galerie (acquises par Pierre Staudenmeyer). Suite à la reprise de la galerie, seules des pièces récentes de Luisa Maisel sont présentées.
NEC Mobilier scandinave et 4 céramistes en exclusivité depuis moins de 6 mois dont Grégoire Scalabre et Nadia Pasquer.
Aux trésors perdus Céramiques anciennes (XVIIIe) et quelques céramistes contemporains exposés (dont Montmollin, Uzan) depuis 6 ans environ.

3.1.3. Marchés de céramistes

Il existe un très grand nombre de marchés de potiers mais les céramistes reconnus ne participent qu’à certains. Pour les collectionneurs, ils sont la possibilité d’acquérir de petites pièces ou de découvrir de jeunes céramistes. Cependant, il faut noter que des céramistes n’hésitent pas à présenter eux-mêmes des pièces majeures qu’ils auraient logiquement dus réserver aux galeries qui les soutiennent. Par exemple, Claude Champy proposait un triptyque à 5.000€ lors du dernier marché de Saint Sulpice, de même que Luisa Maisel lors du dernier Céramique 14.

Marché Exposants
Saint Sulpice à Paris Plus d’une centaine d’exposants durant une semaine. De nombreux céramistes soutenus par des galerie sont présents, exposants de plus en plus des pièces qui pourraient être exposées en galerie.
Biennale de Vallauris Expositions, concours, rencontres...
Biennale de Troyes
Céramique 14 Paris Trente exposants, dans une salle de la mairie du XIV, stand pour chaque exposant permettant la mise en valeur de ses céramiques
Saint Leu la Forêt Métiers d’art, dont la céramique.
festival d’Anduze

3.1.4. Autres espaces d’exposition de céramiques contemporaines

Il s’agit de donner des exemples de lieux où des ventes de céramiques sont organisées, parfois ponctuellement. En effet, ces lieux publics, associatifs, parfois privés, sont extrêmement nombreux et expliquent qu’en dehors des galeries de céramiques, une cinquantaine d’expositions sont annoncées dans chaque bimensuel de La Revue de la Céramique.

Nom Localisation Juridique Type exposition
Ateliers Art de France Paris Exposition des adhérents aux Ateliers d’Art de France dans divers espaces, notamment dans le 3e une superbe galerie où une exposition est inaugurée tous les deux mois environ.
Karen Gulden Paris Privé Salle d’exposition donnant sur rue près de Bastille et lié à l’atelier de céramique de Karen Gulden. Cet espace accueille assez régulièrement des céramistes ou des peintres.
Maisons de la céramique Giroussens par exemple Association et local public Exposition-vente des céramistes de l’association, de leurs invités, expositions temporaires, patrimoine culturel régional...
La Millerette Lot Association et local privé Exposition de céramiques en terre vernissée durant les deux mois d’été.
Centre de création céramique La Borne Dans le village de potiers de La Borne, lieu d’exposition collectif.
Musée Bernard Palissy Saint Avit Public Expositions ponctuelles
Musée de la céramique Rouen Public Musée dont la collection présente le développement complet de la faïence du milieu du XVIème siècle au début du XIXème siècle, mais qui a accueilli ponctuellement les céramiques contemporaines du FRAC de Haute Normandie.

3.2. Sites internet mettant en vente des céramiques contemporaines

La vente de céramiques contemporaines sur internet est très marginale. Sur ebay, des pièces contemporaines de petites dimensions sont généralement mises en vente (bols de céramistes connus par exemple) mais il arrive que des pièces plus importantes soient ponctuellement cédées.

Des galeries de céramiques possèdent parfois leur site internet, mais dans le but de présenter leur espace et non pour vendre des céramiques. Lorsque ces galeries vendent des pièces à distance, c’est par échange de photos. Il faut cependant citer le très beau site de la galerie Capazza qui consacre une page à chacun des quinze céramistes régulièrement exposés, présentant chaque fois une dizaine de pièces encore en vente (avec la mention du prix).

Il existe quelques sites de ventes à distance de céramiques :
 Ceramique.Com, site leader sur la céramique (1200 visites par jour) loue un espace pour la vente de pièces, mais une vingtaine seulement sont présentées.
 Sites de céramistes qui tentent de vendre par internet quelques pièces de leur production.
 Ceramics Collector, site ancien dont le contenu, particulièrement limité, montre un échec du concept de la vente à distance de céramiques.
 Ceramour, site lancé en 2008 par un marchand installé à Boulogne, entièrement en anglais, mélangeant quelques céramiques françaises contemporaines à de nombreuses céramiques des années 1950 et étrangères.
 Des sites consacrés aux arts qui présentent quelques céramistes dans leur rubrique sculpteurs (artsgate par exemple qui montre quelques pièces de Patricia Lopez-Merino).

4) L’environnement du projet

4.1. Réduction ISF pour investissement dans les PME

4.1.1. Principe de la réduction ISF pour investissement dans les PME

A compter du 20 juin 2007 et pour la détermination de l’impôt sur la fortune (ISF) au 1er janvier 2008 (à payer avant le 14 juin 2008), un contribuable peut imputer sur cet impôt :
 75 % des versements qu’il aura effectués dans une PME dans la limite annuelle de 50 000 € et/ou
 50 % des sommes placées dans un FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) dans la limite de 10.000 euros par an.

Les titres reçus contre cet apport devront être conservés jusqu’au 31 décembre de la cinquième année suivant celle de la souscription.

4.1.2. Limite de l’incitation fiscale à l’investissement dans les PME

4.1.2.1. Investissement dans une PME

L’investissement dans une PME sans intermédiaire demande que le contribuable possède dans son entourage un créateur d’entreprise qui ait besoin de capitaux propres lors d’une création de société ou d’une augmentation de capital.

Un contribuable qui doit acquitter 10.000€ d’ISF devra investir (10.000 / 75%)€ soit 13.333€ pour être totalement exonéré. Aussi, pour être exonéré d’un montant X d’ISF, un contribuable doit investir 133% de X. Cet avantage fiscal demande donc du contribuable, en plus du versement de l’équivalent de l’ISF exonéré, un versement de trésorerie supplémentaire de 33% de cet ISF.

Cette réduction d’ISF pour investissement dans une PME n’est pas compatible avec la réduction d’impôt sur le revenu (IR) de 25% du montant investi dans une PME plafonné à 25.000€ pour un célibataire et 50.000€ pour un couple.

Sans tenir compte des plafonds, le différentiel d’avantage fiscal, pour un investissement dans une PME de 13.333€, s’élève donc à :
= réduction ISF – réduction IR
= (13.333€ x 75%) - (13.333€ x 25%)
= 13.333€ x 50%

Un contribuable qui a l’intention d’investir dans une PME peut donc économiser 50% de plus sur ses impôts lorsqu’il impute cet investissement sur son ISF plutôt que sur son IR.

Théoriquement, pour un investissement de 133%X, un contribuable peut donc accepter de perdre jusqu’à 50% de ce montant pour que son investissement soit nul. Mais cette perte acceptable ne prend pas en compte :
 les 33% versés en plus de l’ISF qu’il aurait pu acquitter normalement et bloqués durant 5 ans minimum,
 la décote des parts sociales ou actions acquises en raison de leur faible liquidité.

4.1.2.2. Investissement dans un FIP

De même, la réduction d’ISF pour investissement dans un FIP n’est pas compatible avec la réduction d’impôt sur le revenu de 25% du montant investi dans un FIP (plafonné à 3.000€ pour un célibataire et 6.000€ pour un couple).

Le montant déduit sera l’investissement hors frais de souscription et commissions (qui s’élèvent jusqu’à 5% du montant investi).
Les FIP font partie des classes d’actifs les plus risquées et sur lesquelles il faut rester investi durant une durée supérieure (huit ans généralement) à la durée minimum de cinq ans pour bénéficier de l’avantage fiscal, sans possibilité de sortie.

Mais surtout, la réduction fiscale est calculée en tenant compte des montants réels investis dans des PME éligibles par le FIP. Or la plus grande majorité des FIP, pour limiter leur exposition aux risques, conservent une part de leur capital en OPCVM monétaire ou équivalent. Cette pratique, si elle limite le risque pris par le contribuable, augmentera d’autant son apport initial pour bénéficier d’une réduction d’ISF équivalent à l’investissement direct dans une PME. Par exemple, si un FIP reste investi à hauteur de 33,3% en titres de trésorerie, pour bénéficier d’une réduction d’ISF de 10.000€, un contribuable devra investir : (10.000€ / 50% / 66,6%) soit 30.000€, trois fois le montant d’ISF économisé.

Or, au moment de la souscription, le pourcentage investi par le FIP dans des PME exigible n’est donné qu’à titre d’information, et ce n’est qu’en fin d’année que le contribuable découvre si le FIP est parvenu à atteindre ses engagements.

4.2. Projet d’une galerie de céramiques et contribuables imposés à l’ISF

4.2.1. Structure proposée

Une SARL à capital variable permettrait d’accueillir de nouveaux associés. Je serais gérant minoritaire de la société et pourrais accompagner en partie les apports d’investisseurs, en particulier par des apports en nature des céramiques 1950 ou de designers de ma collection personnelle.

Le gérant percevrait une rémunération égale à 50% de la marge commerciale réalisée sur chaque vente. Pour éviter toute cotisation sociale minimum, cette rémunération serait mise en place sous forme de distribution de dividendes votée en assemblée générale, les parts sociales du gérant donnant droit à un dividende prioritaire calculé sur le chiffre d’affaires ou la marge commerciale réalisée.

Selon le Code de Commerce, le nombre de parts de chaque associé doit être proportionnel à sa participation dans le capital. En revanche, la répartition des bénéfices et des pertes peut être modifiée dans les statuts sans constituer une clause léonine. Il est donc possible d’organiser un partage inégal des bénéfices tout en respectant la loi. Les clauses prévoyant un partage extrêmement disproportionné (droit à une part insignifiante de bénéfices ou participation infime aux pertes) devraient également être considérées comme nulles. Par contre, sont valables toutes les autres clauses de répartition, même si elles organisent un partage déséquilibré : ce qui importe, c’est que subsiste pour chacun un espoir de profit et un risque.

4.2.2. Céramiques, sécurité et liquidités

Ce projet répond aux attentes de contribuables susceptibles d’investir dans une PME pour obtenir une réduction d’ISF qui cherchent avant tout la plus grande sécurité de leur investissement et la possibilité de recouvrir les fonds apportés passé le délai obligatoire d’investissement de cinq ans. Or, par définition, cette garantie ne peut être obtenue lors de participations au capital de sociétés commerciales qui ont besoin de risquer leur capital pour lancer une activité.

Une galerie de céramique qui possède sa propre collection présente au contraire une certaine sécurité grâce à la valeur de ses stocks. L’inconvénient correspondant est le manque de liquidité de ce stock. Une solution consisterait :
 pour 50% des fonds de la galerie, à acquérir ou à apporter en nature des céramiques dont le marché est beaucoup plus liquide : céramiques des années 1950, céramiques de designers à acheter auprès d’éditeurs de céramiques, petites pièces de céramistes à des prix ateliers.
 pour les 50% restants, à acquérir des œuvres majeures d’un céramiste (le choix et l’intérêt d’un céramiste en particulier étant déjà acquis).

Ainsi, très raisonnablement, sur cette première moitié des fonds de la galerie investis dans des céramiques pouvant même être vendus sur ebay ou lors de ventes aux enchères, une rotation annuelle des stocks peut être assurée. Cette rotation des stocks permettrait de dégager la trésorerie nécessaire au remboursement des associés au bout des cinq années d’investissement requis pour justifier la réduction d’ISF initiale.
En ce qui concerne les céramiques contemporaines, l’objectif serait de vendre l’intégralité des céramiques acquises grâce à un apporteur durant ce délai minimum de 5 ans.

4.2.3. Maitrise des coûts de fonctionnement

 Loyer : en raison du manque de rentabilité d’une galerie de céramiques et de la cherté des loyers, des galeries en appartement sont apparues à Londres et sont destinées à se multiplier. On peut citer à Londres les galeries de Katie Jones, de Johanna Birds, et à Bruxelles The Gallery, installée dans un loft, qui écoule parfois une partie de son stock de céramiques de designers sur ebay. Les pièces, visibles sur internet, pourraient être vues au domicile du gérant, sa collection personnelle venant appuyer la présentation des pièces de la galerie.
 Site internet : créé et référencé par le gérant, il constituerait un actif de la société pour lequel aucun frais ne serait engagé.
 Administration, gestion, comptabilité : assurées par le gérant.
 Personnel : le gérant serait minoritaire et non rémunéré par la SARL, aucune charge sociale ne serait donc due au titre de cette gérance.
 Impôts et taxes : étant donné le montant des résultats escomptés, le taux réduit de l’impôt sur les sociétés (15%) serait applicable. Étant donné le montant du chiffre d’affaires escompté, la société relèvera du régime de franchise en base de TVA.

4.3. Mise en relation avec des investisseurs potentiels

Deux sites internet répondent à cette demande :
 my pme.fr : gratuit pour le dépôt et la consultation des annonces qui sont triées par le webmaster (moins d’un projet sur trois retenu), 35€ minimum à la charge du demandeur pour la mise en relation avec un annonceur.
 capital-pme.oseo.fr : gratuit mais sans aucune sélection

4.4. Intérêt du projet par rapport à la concurrence

Les pièces présentées par la galerie sont détenues en propre. Cela évite toute concurrence avec une autre galerie, l’artiste lui-même, et de jouer sur une valorisation à long terme de ces créations.

Ce projet d’entreprise, pour son gérant, répond à sa passion de la céramique plus qu’à des ambitions financières. L’absence de coûts fixes permet d’assurer la viabilité de la société. En cas de liquidation de la société, les pièces en stock auront été acquises à la moitié de leur valeur de marché. Leur vente aux enchères permettrait donc aux associés d’obtenir le remboursement intégral de leur apport. Pour un contribuable imposé à l’ISF, la récupération de ses apports de 133€, soit un investissement réel de 33€ (33% de plus que l’économie d’impôt d’ISF réalisée de 100€) représente une plus-value potentielle de 100€ en cinq ans, soit 400% de l’investissement réel (133 / (133 – 100))%.

Cette galerie internet serait soutenue, en terme de référencement notamment, par trois sites sur le thème de la céramique créés par le gérant et représentant trois cents visiteurs jour.

L’achat de céramiques contemporaines à un nombre très limité de céramistes permettra de négocier des prix d’acquisition au maximum égaux à la part habituellement reversée par une galerie à l’artiste, soit 50% du prix de vente. Or, ces achats réalisés dès l’entrée d’un nouvel associé permettront de profiter pleinement de la progression éventuelle de la cote de cet artiste avant le retrait éventuel de cet associé passé un délai de détention de ses parts de cinq ans. Par ailleurs, des apports annuels permettraient de suivre les artistes choisis, comme le ferait un collectionneur privé.

La particularité de cette galerie serait donc de devenir une référence pour quelques artistes. Ainsi, cette galerie deviendrait incontournable dès lors que des collectionneurs s’intéresseraient à ces artistes. Cette singularité faciliterait l’organisation d’expositions personnelles dans des lieux publics, la publication d’articles... Cette galerie de céramique contemporaine bénéficierait donc des avantages des galeries d’art contemporain présentant quelques céramiques, mais sans nécessiter les moyens financiers liés à au fonctionnement et à la promotion de ces galeries tout en conservant l’image d’une galerie spécialisée.

EN CONCLUSION :

Cet exemple d’étude de marché est imparfait, notamment par le manque de données chiffrées. En revanche, cette étude de marché donne un exemple du minimum à rédiger avant de lancer un projet de création d’entreprise.




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